

Portées (ou plutôt emportées) par la vague bio, de plus en
plus de consommatrices délaissent les shampooings à base de sulfates au profit
d’agents lavants moins controversés et jugés plus doux pour les cheveux. Sur biouty
Mix pas question de faire l’apologie du sodium laureth sulfate ni même de
l’accuser. Cet article part du constat que nombre de choses (vraies et fausses)
circulent au sujet du SLES au point qu’on ne sait plus démêler le vrai du faux.
L’heure de faire le point a enfin sonné…
Le rôle du sodium laureth sulfate est de dissoudre la
graisse présente à la surface des cheveux et par la même occasion de se
débarrasser de la saleté qui y est associée (poussière, cellules mortes…). Par
graisse, on entend le sébum (la graisse naturelle du cheveu) ainsi que la
graisse contenue dans les produits capillaires que l’on utilise
quotidiennement.
MYTHES ET REALITES AUTOUR DU SODIUM LAURETH SULFATE
« Le Sodium Laureth Sulfate est l’ingrédient phare
et incontournable des shampooings vendus en grandes surfaces »
Vrai ! Dans le monde des cosmétiques, le sulfate le plus
connu et répandu est sans conteste le Sodium Laureth Sulfate (SLES). S’il est
autant prisé par les fabricants c’est qu’il a tout pour plaire : très
efficace, peu cher, il nettoie bien et permet d’obtenir une mousse abondante,
laquelle est une qualité non négligeable aux yeux des fabricants et bien sûr
des consommateurs (rappelons que dans l’esprit du consommateur une mousse
abondante est souvent synonyme d’efficacité). A noter qu’on en trouve également
dans les gels pour nettoyer le corps et le visage.
Vrai MAIS rappelons que le rôle d’un shampooing est de
dissoudre la graisse à la surface des cheveux, cette même graisse qui sert à
maintenir l’hydratation des cheveux et du cuir chevelu en freinant
l’évaporation de l’eau. Par conséquent, tout shampooing (sodium laureth sulfate
ou pas) capable de dissoudre la graisse du cheveu est potentiellement irritant
(plus de graisse pour retenir l’eau = perte d’eau=sécheresse= irritation). Le
hic c’est que le SLES est particulièrement fort à ce petit jeu. D’où les
problèmes de sécheresse et d’irritations qui peuvent découler de son
utilisation.
« Le sodium lauryl sulfate (SLS) et le sodium
laureth sulfate (SLES) sont tous deux très irritants pour les cheveux »
Faux ! On a souvent tendance à mettre le SLES au même
niveau que le SLS or le pouvoir irritant des deux agents lavants n’est pas le
même. Le SLES est une version améliorée, plus soft du SLS. En d’autres termes,
le sodium laureth sulfate est moins irritant que son prédécesseur le sodium
lauryl sulfate.
Le saviez-vous ? Le suffixe « -eth » indique
que l’ingrédient a été "éthoxylé", un procédé chimique qui transforme le SLS en SLES. Cette transformation rend le SLES un peu moins irritant que le SLS. A noter que "moins irritant" ne veut pas dire "plus du tout irritant"!
« Les ingrédients contenant le mot
« sulfate » sont forcément agressifs »
Faux ! Dérivé de l’huile de coco, le sodium coco
sulfate est un agent lavant moins irritant que le SLES. Pareil pour les sulfosuccinates,
qui seraient formulés à partir d’alcools gras purifiés dérivés de la noix de
coco. A ne pas mettre dans le même panier !
Pas forcément ! Ce n’est pas l’ingrédient en lui-même
qu’il faut blâmer mais plutôt la façon dont certains shampooings sont formulés.
Saviez-vous que certains fabricants ont la bonne idée de l’associer à d’autres
ingrédients ayant pour but de diminuer ses effets irritants et
desséchants ? Bien souvent la parade consiste à intégrer dans la formule
un autre agent lavant moins irritant comme le Cocamidopropyl betaine ainsi que
des ingrédients hydratants et apaisants. De même que des huiles végétales. Il
faut, bien sûr, prendre en compte la proportion de ces agents dans la liste des
ingrédients. A quoi bon les intégrer dans le shampooing si au final celui-ci
n’en contient qu’une faible proportion ? Autant dire qu’ils seront de peu
d’utilité pour lutter contre les effets irritants du SLES. S’ils sont placés en
début de liste c’est qu’ils sont présents en grande quantité. Vous avez la
flemme d’étudier la liste des ingrédients ? Passez directement à un
shampooing dit « sans sulfates ».
Autre paramètre à ne pas négliger avec le SLES: la
quantité de produit utilisée !! Rappelons que dans l’esprit de la
consommatrice la quantité de produit utilisée et la mousse abondante sont
souvent synonymes d’efficacité. Ce qui peut se résumer de la manière
suivante : « plus j’en mets, plus mes cheveux seront propres »
ou encore « plus sa mousse, plus c’est efficace ». Etant donné le
fort pouvoir nettoyant du SLES, mieux vaut avoir la main légère.
Vrai ! Le cocamidopropyl betaine est une bonne
alternative au SLES car il s’avère moins irritant que ce dernier. Et pour
cause, sa capacité à dissoudre les graisses est inférieure à celle du SLES (le
cocamidopropyl betaine ne dissout pas toute la graisse du cheveu). Du coup, les
risques de sécheresse et d’irritation sont moindres. C’est la raison pour
laquelle il tend à remplacer le SLES dans les formules. Dans ce cas il est
souvent mélangé à d’autres agents nettoyants jugés « doux » afin
d’accroître son efficacité. A noter que je parle de l'utilisation du cocamidopropyl betaine dans les shampooings conventionnels et non de son utilisation contradictoire dans les produits dits bio ou naturels.Voici d’autres exemples d’agents lavants considérés
comme peu irritants voire non irritants
- Coco Glucoside
- Decyl Glucoside
- Disodium Cocoyl Glutamate
- Laurdimonium Hydroxypropyl Hydrolyzed Wheat Protein
- Lauryl Glucoside
- Sodium Cocoamphoacetate
- Sodium Cocoyl Glutamate
- Sodium Cocoyl Hydrolyzed Wheat Protein Glutamate
- Sodium Cocoyl Hydrolyzed Wheat Protein
- Sodium Lauryl Glucose Carboxylate & Lauryl Glucoside
- Sodium Lauroamphoacetate
« L’utilisation de shampooings contenant du Sodium
laureth sulfate provoque le cancer »
Faux ! Le SLES présent dans les cosmétiques
n’exposerait pas à des risques de cancer selon l’American Cancer Society (organisation
américaine de lutte contre le cancer). Seule certitude en revanche : son
procédé de fabrication (l’ethoxylation) est polluant et ne respecte pas
l’environnement.
OUI et NON !!
Oui si vous entrez dans la catégorie des
personnes ayant un cuir chevelu sensible. Pareil pour les personnes au cuir
chevelu sec chez qui l’utilisation d’un shampooing à base de sulfates pourrait
accentuer le problème de sécheresse. D’aucuns bannissent les shampooings à base
de sulfates pour des raisons purement écologiques, d’autres parce qu’elles ont
embrassé la cause du bio ou du naturel. Enfin, certaines se basent sur leur
propre expérience personnelle pour se forger leur propre opinion.
NON si vous ne rencontrez aucun problème avec ce type de
shampooings ou si vous êtes en mesure de faire la différence entre un
shampooing bien formulé et un shampooing mal formulé. Certaines femmes évitent
toute application sur le cuir chevelu et les utilisent uniquement pour
« dégraisser » leurs cheveux en cas d’abus de produits contenant des
silicones ou des huiles végétales (autrement dit en cas de « surgraissage »
des cheveux).

